Votre bagage scientifique influence-t-il votre façon d'approcher les animaux ?
« Ce bagage me confère une crédibilité qui m'aide à entrer en relation avec des scientifiques, qui nous racontent alors leurs histoires dans un climat de confiance, car nous comprenons tous les efforts et la patience nécessaires pour mettre un projet sur les rails, » estime Christine. « Nous ne visons pas l'obtention d'une image juste pour le plaisir, nous tenons à ce que cette image soit en accord avec les connaissances scientifiques ainsi qu'avec les animaux eux-mêmes. Tout est question de respect des compétences et de l'environnement. »
Quel animal fut le plus difficile à photographier ou filmer ?
« Les loups », répond Christine. « Nous voulions développer notre projet sur les grands prédateurs, à peu près au moment où les loups ont commencé à réapparaître en Autriche. Nous avons contacté l'armée autrichienne, car la première meute de loups avait élu domicile sur l'un de ses terrains d'entraînement ». Marc poursuit : « Il nous a fallu plus d'un an pour obtenir l'autorisation d'installer nos appareils photo et nos pièges photographiques, mais ils se sont soudain prononcés contre. Nous aurions été les premiers à photographier ces loups, mais ça ne devait pas se faire. »
Selon vous, quels sont actuellement les plus grands défis à surmonter lorsque l'on photographie la faune ?
« Renouveler l'inspiration du grand public et lui faire comprendre qu'il peut faire la différence » soutient Christine. « La négativité fait partie intégrante de l'actualité, profondément empreinte de pessimisme. On finit par se demander "À quoi bon ?" ou "Qu'est-ce que je pourrais bien y changer de toute façon ?". Chaque contribution fait bouger les choses et le monde recèle de sources d'inspiration. Il faut juste ignorer les bruits parasites et suivre ses propres envies. »
Y a-t-il un animal que vous voudriez vraiment photographier ?
« Oui, et notre liste est longue ! », s'exclame Marc. « Nous allons retenter notre chance avec les chats sauvages d'Europe. Pareil pour les léopards dans la péninsule arabique et le Caucase. »
Le choix de votre équipement a-t-il une influence sur votre travail sur le terrain ?
« Nous sommes passés à côté de belles opportunités photo lorsque nous utilisions un reflex », avoue Christine. « Les animaux peuvent être imprévisibles. Un jour, j'ai atterri au beau milieu d'un troupeau de bœufs musqués, mais j'ai dû arrêter de photographier, car le bruit de l'obturateur les effrayait. Avec l'obturateur silencieux des appareils photo Système EOS R, plus besoin de s'inquiéter de ce genre de choses. Nous avons aussi la certitude que les appareils photo et les objectifs vont saisir le moindre détail, que les photos soient prises en plein soleil ou à l'ombre. »