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Pleins feux sur les femmes dans la photographie : Mimi Haddon
Mimi Haddon, photographe chez Getty, nous livre comment ses héros – et une boutique de costumes – ont inspiré sa création de photos artistiques aux couleurs éclatantes.
LES HISTOIRES
La photojournaliste et photographe aérienne Jumana Jolie a grandi à Dubaï dans les années 1980. À l'époque, la ville du désert entamait seulement son développement, bien avant qu'elle ne devienne synonyme de paysages urbains futuristes et d'habitations luxueuses climatisées.
« Je me souviens de la ville avant le trafic et le magnifique chaos actuels. Les autoroutes et les gratte-ciels, mes sujets de photographie préférés, se dressent maintenant au-dessus de ce qui n'était qu'un désert s'étendant à perte de vue », se souvient Jumana. « Je me rappelle de la route que j'empruntais en voiture pour aller à l'université, avant la construction des autoroutes. La ville était alors jeune et pleine de potentiel. Je me souviens avoir photographié le Burj Khalifa en 2007, au début de sa construction. Lorsque je le vois maintenant et que je compare mes photos de l'horizon de la ville prises à l'époque... C'est impressionnant de voir à quel point la ville s'est développée au cours des dix ou vingt dernières années. »
Avec plus de 250 publications sur son compte Instagram, @pixelville, Jumana a séduit plus de 100 000 abonnés dans le monde entier grâce à ses photos vertigineuses des toits de la ville. Elle photographie des endroits incroyablement dangereux, entre des tours de verre d'une hauteur inimaginable, à l'aide de son Canon EOS 5D Mark III. « Je joue avec les angles, c'est une question de perspective », explique-t-elle. « C'était un hobby au départ, né de ma passion pour l'architecture. Je levais la tête et me disais : « Ce bâtiment est magnifique vu d'ici ! Je me demande à quoi il ressemble tout en haut ? » Le monde est très différent vu du ciel. »
Sa passion pour la photo aérienne a débuté chez l'agence Reuters, où elle a travaillé de 2007 à 2015. « Nous faisions un reportage sur la construction des îles The World et Palm, les archipels artificiels de la ville, et avions été invités dans des vols en hélicoptère », se souvient-elle. « On ne se contente pas uniquement de prendre la photo. À chaque vol, on s'entraîne à construire l'image mentalement, on réfléchit au cadrage et au rognage, on laisse les éléments inutiles de côté, etc. J'aime prendre la voie des airs lorsque je voyage. Il n'y a rien de tel que de survoler une ville et de l'observer depuis cet angle. New York, Los Angeles, Shanghai, chaque ville possède son propre rythme.
« Je n'utilise pas de gyrocapteur, je sors l'appareil à la main par la fenêtre », ajoute-t-elle. « Nous effectuons des vols stationnaires dans certaines zones. Les meilleurs pilotes peuvent incliner l'appareil à 90 degrés de façon stable. La ceinture nous retient fermement au siège, donc on ne peut pas glisser ni tomber, mais je m'accroche souvent à la poignée de la porte et je prends la photo de l'autre main, en tendant parfois le bras à l'extérieur pour obtenir cette perspective panoramique unique. C'est ce que j'ai fait à New York. J'ai tendu le bras et pris la photo à l'aveuglette. »
Sa fascination pour la photographie urbaine lui a en grande partie été transmise par son grand-père. Autodidacte issu d'un milieu modeste, il a gravi les échelons pour devenir ingénieur civil dans une entreprise de construction au Koweït. Dans les années 1960, il a fait venir sa famille de Jérusalem aux Émirats arabes unis (via le Liban et le Koweït). « Un jour, son supérieur lui a demandé : « Pouvez-vous vous rendre à cet endroit du Golfe pour superviser un petit projet ? ». Il avait indiqué l'emplacement de Dubaï sur la carte avec une punaise, car rien n'existait à l'époque. En constatant l'incroyable potentiel de la ville, il a fondé sa propre société de construction, qui est devenue par la suite l'une des principales entreprises de BTP à Dubaï. »
Il n'y a rien de tel que de survoler une ville et de voir son rythme unique.
Aujourd'hui, lorsque Jumana observe l'horizon de Dubaï, elle admire les nouveaux édifices construits par son entreprise. « Chaque fois que je prends le volant, je vois les grues de son entreprise sur un nouveau terrain », explique-t-elle. « Cela me rend fière et me pousse à documenter l'évolution de Dubaï en multipliant les angles de vue et les perspectives. »
Mais Jumana ne cherche pas uniquement à immortaliser Dubaï. Elle souhaite refléter la dynamique, la croissance et le rythme unique des grandes métropoles. « Je souhaite captiver le monde entier avec mes photographies, montrer le rythme auquel chaque ville se développe, à sa manière. Chaque jungle urbaine possède son propre rythme, une sorte de chaos organisé qui apparaît si simple et évident au travers d'un viseur. »
Sa passion pour la photographie lui vient de son grand-père, qui lui a offert un appareil photo télémétrique 35 mm. « À l'université, j'ai passé une licence en photographie. Cette formation académique est la meilleure chose que j'ai faite », explique-t-elle. « Une fois mon diplôme en poche, j'ai travaillé dans la mode pendant quelques mois. Cependant, j'ai vite constaté que ce milieu n'était pas fait pour moi et j'ai commencé à travailler comme pigiste pour des journaux locaux. J'ai d'abord travaillé pour Gulf News, puis pour l'agence Reuters, où je devais documenter des articles, des actualités et des événements sportifs. Toutes ces expériences ont façonné mon identité de photographe. À présent, je travaille entièrement en indépendant. Je travaille comme directrice photo chez Getty Images et je participe également aux campagnes de certains clients et marques. »
Être une femme photographe au Moyen-Orient n'est pas sans difficultés. « Cependant, j'ai toujours souhaité relever ce défi », ajoute-t-elle. « Je me suis battue pour identifier mes points forts et améliorer mes compétences. C'était ma source de motivation quotidienne. Ma famille m'a beaucoup soutenue et m'a donné le courage de faire carrière dans la photographie.
« À mes débuts en 2007, les femmes étaient clairement minoritaires, et c'est toujours le cas. Lorsque je me rends à un événement, 99 % des photographes sont des hommes. Je vois parfois une autre femme avec un appareil photo, mais pas plus. Au début, c'était un peu intimidant, mais je m'y suis habituée avec le temps », explique-t-elle. « J'étais très jeune lorsque j'ai débuté, on me considérait comme la petite nouvelle. Tous ces types avaient des années d'expérience, une réputation de valeur sûre dans le milieu. On ne me prenait pas au sérieux au départ, mais j'ai fini par trouver ma place et c'est devenu comme une famille. Même lorsque je travaille avec des concurrents et d'autres agences, je retrouve toujours mon groupe de photographes à chaque événement. Nous nous respectons mutuellement. »
Aujourd'hui, Jumana est également respectée dans le monde entier pour son flux Instagram, très apprécié. « J'ai ouvert un compte sur les réseaux sociaux il y a quelques années », explique-t-elle. « Je souhaitais montrer le développement de Dubaï à travers des clichés aériens. Des photos audacieuses, ce genre d'images. Je fais très attention à ce que je publie sur les réseaux sociaux. Je pense que l'essentiel pour une personne qui débute, ou un photographe déjà présent sur les réseaux sociaux, c'est de créer une œuvre unique et authentique. Elle doit représenter votre personnalité d'artiste. »
Ses objectifs de prédilection pour le 5D Mark III sont l'EF 16-35mm f/2.8 III USM et l'EF 24-70mm f/2.8L II USM. Elle les emporte systématiquement avec elle. « Ces distances focales sont idéales pour photographier des personnes ou des paysages urbains », précise-t-elle. « Lorsque je photographie un événement sportif, j'utilise un objectif EF 400mm f/2.8L IS II USM monté sur un monopode. C'est pratique et cela me permet de me déplacer facilement sur le terrain. »
Bien que connue pour ses photos aériennes, Jumana travaille au quotidien comme photojournaliste et rédactrice en chef, afin de couvrir l'actualité et les événements sportifs au Moyen-Orient. « La photographe aérienne est en quelque sorte mon alter ego, car j'adore le photojournalisme, aussi bien les faits divers que les autres sujets d'actualité », avoue-t-elle. « Par exemple, lors du Printemps arabe de 2010-2012, j'ai couvert les troubles civils au Yémen pour Reuters. »
Jumana a l'impression d'affirmer sa personnalité en tant que photojournaliste. « C'est un milieu dominé par les hommes », explique-t-elle. « Les femmes restent minoritaires, mais les choses évoluent. Je pense qu'il reste encore beaucoup à faire, mais de plus en plus de femmes réalisent leurs rêves et font carrière ». Grâce à ses fabuleuses images des hauteurs et des rues en contrebas, elle ouvre une nouvelle voie innovante et exaltante.
Pour en savoir plus sur le dernier appareil photo de la série EOS 5D de Canon, visitez la page produit du Canon EOS 5D Mark IV.
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