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Dix choses que nous avons apprises au World Press Photo 2018

Hundreds of runners cross the Sahara Desert, seen from above.
Erik Sampers arrive en troisième position dans la catégorie Sports, images uniques, avec cette photo du Marathon des Sables. Elle représente les participants qui s'élancent dans une étape chronométrée du Marathon des Sables, dans le désert saharien sud-marocain. La course se poursuit sur 250 km par une température atteignant les 50 °C. La compétition se divise en six étapes réparties sur sept jours, dont la plus longue fait plus de 80 kilomètres. Le premier Marathon des Sables s'est tenu en 1986 avec 186 participants. Aujourd'hui, il attire plus de 1000 personnes issues de près de 50 pays différents. © Erik Sampers

Les meilleurs photojournalistes, éditeurs et agents internationaux se sont réunis à Amsterdam (Pays-Bas) les 13 et 14 avril à l'occasion du festival World Press Photo 2018. Plus de 160 images récompensées dans les différentes catégories, réalisées par 42 photographes de 22 pays, ont été exposées aux côtés des vidéos numériques gagnantes inscrites dans des projets thématiques.

Toutes ces images racontent des histoires de vies brisées et de terreur, mais aussi de renaissance et d'espoir. Les visiteurs ont pu explorer davantage ces histoires en assistant aux conférences et entretiens avec les photographes et en parcourant les différents espaces de Westergasfabriek ainsi que l'exposition installée dans la nouvelle église (De Nieuwe Kerk).

Erik Sampers arrive en troisième position dans la catégorie Sports, images uniques, avec cette photo du Marathon des Sables. Elle représente les participants qui s'élancent dans une étape chronométrée du Marathon des Sables, dans le désert saharien sud-marocain. La course se poursuit sur 250 km par une température atteignant les 50 °C. La compétition se divise en six étapes réparties sur sept jours, dont la plus longue fait plus de 80 kilomètres. Le premier Marathon des Sables s'est tenu en 1986 avec 186 participants. Aujourd'hui, il attire plus de 1000 personnes issues de près de 50 pays différents. © Erik Sampers

Lors de la soirée d'ouverture de l'exposition sponsorisée par Canon, qui a rassemblé plus de 500 personnes, le directeur général de World Press Photo Lars Boering et le directeur marketing de Canon Lee Bonniface ont offert aux gagnants de toutes les catégories deux exemplaires dédicacés du recueil de photos World Press Photo de l'édition 2018. Les lauréats de la catégorie Digital Storytelling ont quant à eux reçu un tirage d'un plan fixe extrait de leurs projets vidéo respectifs.

Lee Bonniface a déclaré : « Un photojournaliste est quelqu'un qui raconte une histoire, influence et change notre vision des choses et contribue à l'édification d'un monde meilleur. Les photojournalistes vont au cœur de l'action, parfois au péril de leur vie, pour briser la loi du silence. C'est pour cela que nous soutenons World Press Photo depuis 26 ans. »

Nous avons assisté à des dizaines de conférences lors du festival et avons discuté avec plusieurs photographes Canon récompensés pour leurs clichés. Voici dix choses que nous avons apprises à l'occasion du World Press Photo 2018.

1. Les hommes ont une endurance incroyable

Christian Ziegler’s

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Quels meilleurs sujets pour une histoire que les personnes qui ont surmonté des obstacles et réalisé l'impossible ? Lors de sa conférence, le photographe français Erik Sampers a présenté une série d'images accompagnant sa photo aérienne du Marathon des Sables (photo du haut) qui lui a valu le troisième prix de la catégorie Sport, images uniques. À travers ce documentaire photo, nous avons vu les prouesses d'endurance dont ont fait preuve les coureurs qui ont parcouru 250 kilomètres dans le désert du Sahara, dans le sud du Maroc. Ces clichés ont immortalisé, avec une incroyable netteté, des coureurs en pleine action, grimpant des dunes par une chaleur étouffante de 50 °C, mais aussi des images sans fard des compétiteurs pris en charge dans les tentes de secours médical à la fin de chaque journée éprouvante, révélant l'effort physique que représente une telle course.

« C'est une course qui regorge d'histoires », a déclaré Erik. Il dit avoir pris beaucoup de plaisir à la photographier « grâce à l'attitude des coureurs ». L'un d'eux, qui a particulièrement attiré son attention, est un ancien soldat britannique qui a perdu ses deux jambes en Afghanistan. Erik a suivi sa progression (et son arrivée) aux côtés d'un confrère soldat qui avait participé à son opération de sauvetage.

Le photographe a également partagé des images d'une autre série, « The Green Dream » (Le Rêve vert), qui montre deux Chinois (l'un sans bras, l'autre aveugle), qui ont entrepris de reboiser à eux seuls une immense portion de terre en Chine, et ce malgré la conviction générale qu'il s'agissait de terres stériles et d'un combat perdu d'avance. En 10 ans, ils ont planté 30.000 arbres « pour l'avenir et pour les enfants », explique Erik Sampers.

Lorri Cottrill sits at a desk in her home office, her face obscured by a cloud of e-cigarette smoke.
Espen Rasmussen se hisse à la troisième place de la catégorie Enjeux contemporains, séries, avec sa série de photos intitulée « White Rage - USA » (Rage blanche - États-Unis). Ce cliché présente Lorri Cottrill (45 ans), leader du mouvement néo-nazi américain National Socialist Movement, en train de fumer une cigarette électronique chez elle, à Charleston, en Virginie-Occidentale. Photo prise sur un Canon EOS 5D Mark IV. © Espen Rasmussen, Panos Pictures, VG

2. Se demander « pourquoi ? » est essentiel

Rien de plus facile que de juger ceux qui ont un mode de vie ou des comportements allant à l'encontre de notre vision du monde. Le photographe norvégien Espen Rasmussen a préféré aller à la rencontre de ces personnes dans le cadre de sa série « White Rage - USA », réalisée pour Panos Pictures, qui lui a valu le troisième prix dans la catégorie Enjeux contemporains, séries. Il a expliqué avoir remarqué la montée des groupes d'extrême-droite en Europe et aux États-Unis alors qu'il couvrait les arrivées de réfugiés syriens en Europe.

« Il est évident que ces mouvements sont empreints de rage, dont j'ai voulu découvrir l'origine », explique Espen. Équipé de matériel Canon, le photographe a sillonné l'Europe à la rencontre de groupes d'extrême-droite qu'il a immortalisés dans sa première série, avant de se rendre aux États-Unis pour réaliser la présente série. Il a réussi à gagner suffisamment la confiance de ses sujets pour les photographier chez eux dans des moments intimes de leur vie quotidienne, sans pour autant adhérer à leurs opinions. En discutant avec ces personnes, Espen Rasmussen s'est rendu compte que les raisons profondes d'une telle rage sont complexes. D'après lui, « l'enjeu est du côté de problématiques importantes comme le chômage, la violence, l'insécurité et la peur ».

3. En voyant l'histoire se construire, on peut mieux la raconter

Le photographe américain Ryan Kelly a indiqué comment son poste au Daily Progress, un journal local de Charlottesville (Virginie), lui a permis d'assister à la montée progressive des tensions raciales. Ce qui a commencé comme un simple désaccord concernant la décision de la mairie d'enlever la statue du Général Robert Edward Lee, icône des États confédérés lors de la guerre de Sécession, « a dégénéré et fini par échapper à tout contrôle », aboutissant à l'épisode de la voiture fonçant dans les personnes venues protester contre le rassemblement « Unite the Right » le 12 août 2017. Son cliché immortalisant cette violente attaque a offert à Ryan la deuxième place du podium dans la catégorie Actualités sur le terrain, images uniques. 

« Le rassemblement était planifié depuis longtemps. Au journal, nous avions prévu de couvrir l'événement sous tous les angles. J'étais donc sur place tôt dans la journée », a expliqué le photographe. Il a ensuite décrit les altercations entre les manifestants de l'extrême-droite et leurs opposants avant même le début de la manifestation, qui a alors dû être annulée par la police. Ryan a ensuite trouvé un groupe de protestataires qui défilaient dans le calme et les a pris en photo. Alors qu'il traversait la rue, la voiture est arrivée en fonçant dans la foule. Muni de son objectif Canon EF 70-200mm f/2.8L IS II USM, il a zoomé à 200 mm et a maintenu le déclencheur enfoncé, capturant ainsi ce terrible moment image par image.

Pete Souza talks at World Press Photo 2018.
Pete Souza a présenté des clichés et des récits tirés de son livre « Obama: An Intimate Portrait » à une salle comble au World Press Photo 2018. © Paul Hackett

4. La confiance et une discrétion maximale sont de mise

L'un des événements les plus populaires du festival a été l'intervention de Pete Souza, ancien photographe officiel de la Maison-Blanche lors de la présidence de Barack Obama et responsable du service photo de la Maison-Blanche. À cette occasion, il a présenté son nouveau livre, « Obama: An Intimate Portrait ». « [Une fois nommé à ce poste], je me suis fixé comme objectif de créer les meilleures archives photographiques jamais faites pour un président », expliqua Pete. Pour cela, il a suivi le président Obama tous les jours, du matin au soir. « Même s'il nous arrive de faire le pied de grue sans que rien ne se passe, les moments uniques que nous arrivons à immortaliser récompensent nos efforts. »

Pete a partagé une sélection de portraits intimes réalisés au cours des années qu'il a passées aux côtés de l'administration Obama et de la famille présidentielle. D'après lui, la relation qu'il a établie avec Barack Obama alors qu'il travaillait pour le Chicago Tribune et la couverture de ses activités de sénateur ont joué un rôle crucial. Il a aussi souligné l'importance de rester discret en utilisant un équipement silencieux sans flash et des téléobjectifs adaptés, ce qui lui a permis de capter des instants authentiques, comme les réactions des gens dans les réunions, sans se montrer intrusif.

5. Il est intéressant de chercher différents angles

L'ancien ambassadeur Canon Giulio Di Sturco a expliqué qu'en étant bien conscient des reportages déjà réalisés sur les nombreuses personnes transsexuelles de Thaïlande, il a voulu adopter un point de vue différent en s'interrogeant sur les coulisses de l'industrie de la réaffectation sexuelle. Son cliché « More Than a Woman » (Plus qu'une femme) a remporté le deuxième prix de la catégorie Enjeux contemporains, images uniques. Après avoir accompagné la femme photographiée, Olivia Thomas, pendant la totalité de son processus de transition, il se souvient du moment où elle a découvert le résultat de la chirurgie comme le plus émouvant de tous. « C'est une histoire de transformation poignante », se remémore Giulio. « Il ne s'agit pas d'une course à la beauté, mais bien de sauver des vies. »

Giulio a également partagé sa série de photos de Sophia, le robot doté d'intelligence artificielle, en expliquant qu'il l'avait vue aux informations et ne souhaitait pas se contenter de photographier Sophia en train de parler, comme beaucoup l'ont fait. Au lieu de cela, il voulait découvrir la genèse de sa création et de son développement. Le laboratoire qui a vu naître Sophia était plus petit que sa propre cuisine. Aussi, Giulio a-t-il expliqué qu'il trouvait cela « plus intéressant, car il est difficile d'imaginer que le futur se joue dans ce genre d'endroit ».

Two Japanese macaques perform on stage, one dressed in a waistcoat, the other in a Donald Trump mask and suit.
La photo « Sacred No More » (La fin du sacré) de Jasper Doest est arrivée en deuxième position dans la catégorie Nature, séries. Ces dernières années, le macaque japonais, mieux connu sous le nom de singe des neiges, s'est habitué à l'homme. Une population croissante de macaques dans les campagnes signifie que les singes dévastent les cultures pour survivre ; dans les villes, les macaques sont apprivoisés et entraînés pour l'industrie du divertissement. Jasper Doest a préparé cette histoire du 15 janvier 2016 au 2 octobre 2017. Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark IV équipé d'un objectif Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM. © Jasper Doest

6. S'interroger sur l'histoire racontée est un bon début

Pendant ses débuts pour le National Geographic, le photographe néerlandais Jasper Doest se concentrait sur la beauté de la nature et des animaux sauvages. Toutefois, une discussion avec le rédacteur du magazine a modifié son approche. « Je cherchais simplement à faire de belles images de macaques japonais. J'ai présenté mon projet à mon rédacteur en chef au magazine National Geographic, qui m'a demandé : « C'est quoi, l'histoire ? ». Comme je ne savais pas vraiment quoi lui répondre, j'ai commencé à prendre du recul pour voir les choses dans leur ensemble », a expliqué Doest à Canon Europe lors du festival World Press Photo.

Poussé par son rédacteur, le photographe s'est concentré sur la relation entre les hommes et les macaques, en montrant comment ce primate surnommé le « singe des neiges » est passé de l'adulation à la moquerie, alors qu'il est aujourd'hui perçu comme un pestiféré et tourné en ridicule par l'industrie du spectacle. Cette année, le projet « Sacred No More » (La fin du sacré) de Jasper Doest a remporté le deuxième prix de la catégorie Histoires, séries, du concours World Press Photo 2018.

7. Les photojournalistes peuvent insuffler le changement

Bien loin de se résumer à une chasse aux histoires, le photojournalisme peut aussi aider les gens en révélant leurs véritables problèmes, comme l'a expliqué Stephanie Sinclair lors de la conférence Sem Presser. Lauréate du concours World Press Photo et du prix Pulitzer, la journaliste a partagé avec le public du festival son projet à long terme intitulé « Too Young To Wed » (Trop jeune pour se marier), qui expose le problème des fillettes forcées à se marier partout dans le monde. Face au déni des rédacteurs de magazines et des représentants du gouvernement américain, considérant le mariage de très jeunes filles comme marginal, Stephanie a consacré 15 ans de sa vie à ce projet destiné à leur prouver le contraire.

La photographe a rendu plusieurs visites à des jeunes filles forcées à se marier avant l'âge et immortalisé des enfants terrorisées à la veille de leur mariage, des fillettes maltraitées par leurs maris violents, des jeunes femmes qui se sont échappées pour rejoindre des refuges, des filles devenues mères avant même de développer un corps de femme, celles qui ont survécu à des sévices inimaginables et les courageuses femmes de la population locale qui s'efforcent de les protéger.

Ce projet photo de Stephanie s'est transformé en ONG, également appelée Too Young To Wed, qui a fait venir aux États-Unis les survivantes de ces mariages précoces pour partager leurs expériences devant le Congrès, dans l'espoir de faire bouger les choses. L'ONG a aussi organisé les Tehani Photo Workshops, des ateliers qui apprennent la photographie aux ex-victimes. « Le meilleur moyen d'aider ces filles est de leur redonner le contrôle de leur vie, car elles sont les mieux placées pour défendre leurs intérêts », a déclaré Stephanie au sujet de ce projet, qui a permis aux participantes de retrouver confiance en elles en acceptant ce qu'elles ont vécu et en nouant des amitiés précieuses. Lars Boering, directeur de la World Press Photo Foundation, a remis à l'ONG la somme de 1 000 € à la fin de la conférence, encourageant également le public à soutenir cette cause par des dons réguliers.

Rows of factory workers stand in a chicken processing factory, wearing pink overalls and white masks.
Le deuxième prix de la catégorie Enjeux contemporains, séries, a été décerné à George Steinmetz pour sa série « Feeding China » (Nourrir la Chine). L'augmentation rapide des revenus de la population chinoise s'est traduite par des changements dans son alimentation et une demande croissante de viande, de produits laitiers et d'aliments transformés, exerçant ainsi une forte pression sur l'industrie agroalimentaire. Photo prise avec un Canon EOS 5DS R équipé d'un objectif Canon EF 16-35mm f/4L IS USM. © George Steinmetz, pour le National Geographic

8. Une perspective globale apporte un plus à l'histoire

Il y a quelques années, quand le photographe documentaire américain George Steinmetz est parti en Chine pour une commande du National Geographic, il a été stupéfait de découvrir l'échelle de production agroalimentaire chinoise. Avec l'enrichissement du pays, sa population réclame de plus en plus de viande et de produits laitiers, tant et si bien que nourrir tous les animaux impliqués dans cette industrie devient un défi environnemental de plus en plus compliqué.

Armé de son Canon EOS 5DS R avec un capteur de 50,6 millions de pixels et de son filtre d'annulation de l'effet passe bas offrant un niveau de détail exceptionnel, George Steinmetz a survolé en parapente et visité des usines de raviolis, des abattoirs de porcs et des exploitations laitières pour offrir une nouvelle perspective de l'échelle de production et de consommation chinoises, en espérant attirer l'attention sur les effets de la consommation de viande et de produits laitiers en Chine, mais aussi aux États-Unis et en Europe. « Je préfère photographier mes sujets vus d'en haut, mais sans trop m'en éloigner. On peut ainsi voir les choses dans toute leur ampleur et prendre la mesure de l'échelle tout en gardant un aspect tridimensionnel », a expliqué le photographe à Canon Europe. Cette année, sa série « Feeding China » s'est classée deuxième dans la catégorie Enjeux contemporains, séries.

9. Tous les journaux ne font pas des coupes dans leur budget photo

Au Politiken, un journal grand format danois, l'éditeur en chef de la photographie Thomas Borberg dirige près de 20 personnes, parmi lesquelles des photographes, des stagiaires, des éditeurs et des chercheurs, ainsi qu'un vaste réseau de pigistes et de travailleurs indépendants. D'après lui, si son département photo a échappé aux coupes budgétaires qui ont frappé tant d'autres journaux, c'est grâce à la considération que Politiken porte à ses photographes.

« Politiken met depuis longtemps la photographie à l'honneur. Depuis qu'il a publié sa première photo en 1908, notre journal accorde autant d'importance à la photographie qu'aux articles et aux illustrations. Par conséquent, nos photographes ne sont pas considérés comme des techniciens, comme c'est le cas dans beaucoup d'autres journaux, mais comme des raconteurs d'histoires. Je pense que c'est pour cette raison que le service photo conserve une grande équipe et une place importante dans le journal », déclara-t-il à Canon Europe.

A rhino lies on a dirt floor against a wall, a red blindfold around its eyes and number spray painted on its side.
La photo de Neil Aldridge « Waiting for Freedom » (En attendant la liberté) a reçu le premier prix de la catégorie Environnement, images uniques. Le 21 septembre 2017, un jeune rhinocéros blanc se retrouve endormi et les yeux bandés pour être relâché dans le delta de l'Okavango, au Botswana, après son départ d'Afrique du Sud pour le protéger des braconniers. Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark II équipé d'un objectif EF 16-35mm f/2.8L USM. © Neil Aldridge

10. Un regard positif a de l'impact

La plupart des photographes naturalistes sont mus par une volonté de toucher les gens et de mettre en avant l'importance de préserver la nature. Pour autant, comment raconter des histoires difficiles, et parfois poignantes, sans dégoûter les gens ? Le photographe environnementaliste Neil Aldridge est persuadé que pour retenir l'attention d'un public inconstant, la clé est de raconter une histoire positive. Son cliché d'un rhinocéros sous sédatifs et les yeux bandés a remporté le premier prix dans la nouvelle catégorie du concours : Environnement, images uniques. On y voit un rhinocéros blanc transféré d'Afrique du Sud au Botswana pour le protéger des braconniers.

« Nous vivons depuis dix ans une nouvelle crise du braconnage. Chaque jour, rien qu'en Afrique du Sud, plus de trois rhinocéros sont victimes des braconniers. Malgré cela, je me suis efforcé de mettre l'accent sur les histoires positives. Celles-ci ne sont pas nombreuses, et il s'agit parfois d'efforts individuels visant à sauver un rhinocéros, ou d'un orphelinat qui se bat pour sauver les jeunes de l'espèce dont les parents ont été tués par les braconniers. Mon but est vraiment d'interpeller le public. Or, beaucoup de gens préfèrent ne pas voir tout le sang et le côté sordide qui sont monnaie courante avec les histoires de braconnage. Il est essentiel de raconter des histoires positives, ou au moins de traiter des questions plus larges comme la crise du braconnage des rhinocéros, en adoptant une approche plus intelligente et qui pousse à la réflexion », a affirmé Neil Aldridge au festival World Press Photo.

L'exposition World Press Photo est visible à la nouvelle église d'Amsterdam (De Nieuwe Kerk) jusqu'au 22 juillet, et parcourra 100 villes et 45 pays jusqu'en mars 2019.

Rédigé par Ella Taylor and Kathrine Anker


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